Pas si simple d’accélérer les chantiers de construction
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Pas si simple d’accélérer les chantiers de construction
Jean Balthazard | Agence QMI
| Publié le
Même si le premier ministre François Legault souhaite accélérer les travaux de construction, le manque de main-d’œuvre, en temps de crise, va rendre les choses très difficiles, estiment des travailleurs de l’industrie.
Plusieurs travailleurs de l’industrie de la construction vont devoir rester à la maison dans les prochaines semaines par mesure préventive ou parce qu’ils sont infectés par la COVID-19, craignent des sources dans le milieu. Il sera donc très difficile de faire un «blitz» de travaux.
Selon le porte-parole de l’Association de la construction du Québec, Guillaume Houle, plusieurs corps de métier en construction étaient touchés par des pénuries de main-d’œuvre.
M. Legault a indiqué lundi qu’il va «devancer tout ce qui est possible d’être devancé» du côté des infrastructures pour stimuler l’économie. Il n’a pas donné plus de détails. Le lendemain, il a confirmé que les chantiers sont maintenus et qu’ils sont sécuritaires «si on se tient à un ou deux mètres de distance de l’autre personne».
Aucun désinfectant
Pourtant, les mesures sanitaires sont plus ou moins respectées, ont confié plusieurs travailleurs de la construction. L’accès aux produits nettoyants ainsi qu’à l’eau courante et au savon pour simplement se laver les mains serait difficile.
«Sur certains chantiers, il n’y a plus de désinfectant pour les mains», a indiqué Benoît Meunier, qui travaille comme ferblantier dans différents milieux de travail.
Les chantiers de construction ne disposent pas d’installations sanitaires conformes pour lutter contre le coronavirus, déplorent d’ailleurs des syndicats de l’industrie en construction.
«On arrive avec des mesures extrêmement très strictes, donc c’est un changement de culture assez drastique. Et malheureusement […] on n’a pas un mois pour corriger le tir, on parle d’heures ou de jours», a expliqué le président du Conseil provincial des métiers de la construction-International, Michel Trépanier.
«Ce qu’on est en train de gérer comme crise, c’est de rassurer les travailleurs à ne pas quitter les chantiers à cause de la peur et de l’anxiété d’être contaminé avec le virus», a ajouté le directeur général de la FTQ Construction, Éric Boisjoly.
Le ministère des Transports et la Ville de Montréal n’ont pour l’instant pas répondu à nos demandes de courriel.
Boston
La Ville de Boston a ordonné lundi l’arrêt de tous ses chantiers de construction jusqu’à nouvel ordre. «C’est pour protéger les travailleurs et empêcher la propagation du coronavirus», a expliqué le maire, Martin J. Walsh, en conférence de presse. Tous les chantiers de construction devront être sécurisés d’ici le 23 mars, a-t-il ajouté. La Ville réévaluera la décision d’ici 14 jours. D’ici là, des dizaines de milliers de travailleurs en construction seront inactifs.