D’abord, on trouve dommage que la CSD-Construction gaspille l’argent de ses membres pour répandre des faussetés à notre sujet. C’est un peu gênant et c’est aussi pourquoi ce matin, on se permet un petit rappel des faits et une tentative de les éclairer, parce que ça ne semble pas facile de comprendre nos positions.

Toujours à la défense des occupations ?

On se souvient très bien d’un conseil d’administration de la CCQ, en décembre 2019, où la CSD-Construction, la CSN-Construction et le SQC sont restés muets devant la proposition de l’actuel ministre du Travail de permettre aux apprentis de faire le travail des manoeuvres et occupations.

Il aura fallu qu’on les réveille, encore une fois, parce qu’ils laissaient tomber les manoeuvres pour les vendre à rabais.

Au début de 2020, sous le leadership de l’Association des Manoeuvres Interprovinciaux (AMI), toutes les centrales ont fini par signer une lettre adressée au ministre pour exiger de ne pas permettre aux apprentis de faire notre travail, parce que ça allait occasionner de la violence et de la chicane sur les chantiers. La CSD-Construction a signé cette lettre.

Voyez la lettre de l’engagement signée par le président de la CSD-Construction (3e page)

La fameuse double carte

Cette fois-ci c’est différent, les associations patronales ont proposé la double carte, et la CSD-Construction saute dans le train en disant que c’est tout à coup une bonne idée. Parce que nous sommes en pénurie de main d’œuvre, plutôt que de permettre aux apprentis de faire notre travail, la CSD-Construction veut vous transformer en apprentis et vous faire perdre de l’argent. La proposition vise à une chose, diminuer notre rapport de force pour négocier l’an prochain. 

L’an prochain, est-ce que vous voulez négocier votre salaire comme apprenti de première année ou à titre de manoeuvre / occupation ?

Selon ce que dit la CSD-Construction, le ministre leur “garantit” que les bons salaires seront payés. Le même ministre qui fait reculer les droits des travailleurs et nous fait reculer sur des éléments négociés des conventions collectives avec le Projet de Loi 51. Faites-vous confiance au ministre Boulet pour vous protéger ?

Et ils osent dire qu’ils se porteront à votre défense si jamais l’employeur ne vous paie pas au bon taux.

Lorsqu’on regarde leur proposition de “cheap labor” syndical, on se demande quels moyens ils vont utiliser pour vous défendre lorsque l’employeur vous demandera de faire le travail d’un manoeuvre pour le salaire d’un apprenti.

On ne se demande pas pourquoi un syndicat est prêt à vous vendre à rabais s’il se vend lui-même à rabais.

Quelques questions pour nos confrères et consoeurs.

• Faites-vous confiance au ministre Boulet et ses porte-paroles de la CSD-Construction ou au syndicat qui défend les manoeuvres et occupations exclusivement depuis plus de 40 ans ?

• Au syndicat dont la seule mention de votre travail arrive à la page 39 d’un mémoire concernant tous les métiers en commission parlementaire ou à l’AMI qui dépose un mémoire de près de 30 pages à la commission parlementaire, concernant votre travail, exclusivement ?

• Aux associations patronales qui ont proposé la double carte ou à ceux et celles qui défendent exclusivement votre gagne-pain à l’AMI ?

• À des gens habillés comme les employés du ministre qui essaient de convaincre le ministre de leur donner des miettes ou à un syndicat qui fait partie d’une centrale de plus de 600 000 travailleurs, qui a organisé des manifestations de centaines de travailleurs pour se faire entendre et créer un rapport de force ?

Pourquoi L’AMI ?

À l’AMI, on croit que ceux qui ne sont pas dédiés à votre défense sont toujours prêts à retourner leur veste, comme la CSD-Construction l’a fait pour vous vendre à rabais aux employeurs avec une deuxième carte.

À l’AMI, nous n’avons jamais empêché personne de choisir son métier. Si un manoeuvre veut devenir menuisier, pas de problème, nous avons des gens chevronnés pour te défendre au Local 9, s’il veut devenir opérateur, au 791, etc. Les exemples sont nombreux. Et si tu es menuisier et que tu souhaites devenir foreur dynamiteur, tu peux compter sur l’AMI pour te défendre. C’est aussi ça, la reconnaissance du métier et le respect de ta carte de compétence.

On travaille depuis plus de 40 ans à la reconnaissance de votre métier, et nous ne laisseront pas tomber pour une carte de plus. Nous obtiendrons la reconnaissance de métier et nous lutterons sans cesse pour y arriver.

Pour la négociation de l’an prochain, ne perdez pas votre temps et surtout, ne perdez pas vos acquis. Manoeuvres et occupations, appuyons les efforts de l’AMI FTQ-Construction.