COMMUNIQUÉ DE PRESSE – DES SYNDICATS AFFILIÉS À LA FTQ-CONSTRUCTION DEMANDENT AU CORONER LA TENUE D’UNE ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE DÉCÈS DE VITO FUNDARO AU SQUARE PHILLIPS.




COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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DES SYNDICATS AFFILIÉS À LA FTQ-CONSTRUCTION DEMANDENT AU CORONER LA TENUE D’UNE ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE DÉCÈS DE VITO FUNDARO AU SQUARE PHILLIPS.

Montréal – Le 01 octobre 2024 – L‘AMI, le Local 9, le Local 717 et le Local 791 (tous affiliés à la FTQ-Construction), réclament la tenue d’une enquête publique du coroner afin de faire la lumière sur le décès du jeune Vito Fundaro.
Le 19 juin dernier, décédait un jeune homme de 26 ans sous le poids d’une charge s’étant décrochée d’une grue au 61e étage du Square Phillips. Ce décès, qu’il était possible d’éviter, s’ajoute à la longue liste de décès dans l’industrie la plus meurtrière au Québec.
Le directeur du Local 791 des opérateurs de machinerie lourde, Marc Leclerc, dénonce : «Notre industrie compte plus de 30% des décès, malgré le fait qu’elle ne représente que 5% de la main-d’œuvre totale au Québec.»
La seule réponse du gouvernement à ce fait, a été d’assouplir les qualifications avec le PL 51. En assouplissant les règles, il prend des raccourcis, et on commence à voir des reportages sur la mort de travailleurs s’empiler.
Une insuffisance d’inspecteurs de la CNESST et de la CCQ qui amène à tourner les coins ronds.
Nos représentants sur le terrain nous relatent de plus en plus de situations où les inspecteurs disent avoir les mains liées pour suspendre les travaux sur un chantier non-conforme, tout ça pour éviter de nuire à la productivité.
Ils n’auraient pas crû bon de fermer le chantier du Square Phillips, malgré les nombreux drapeaux rouges levés par nos représentants, à de multiples reprises auprès de la CNESST.
On voit ainsi la valeur que le système de l’encadrement de l’industrie accorde à la vie humaine. Des centaines d’appels logés à la CCQ qui restent sans réponses pour dénoncer du travail au noir, des travaux effectués sans cartes de compétences, des appareils de levages opérés sans cartes, parce que personne ne peut y donner suite.
Pour le directeur du Local 9 des charpentiers et menuisiers, Alexandre Ricard : «On a pas besoin de réformes, on a besoin de plus d’inspections, donc de plus de monde pour faire le travail, et surtout, de gens qui ont les coudées franches pour suspendre les travaux lorsque c’est nécessaire. Quand on signale des irrégularités, ce n’est pas normal que nous ayons des délais de réponse qui se comptent en semaines, autant du côté de la CNESST que du côté de la CCQ.»
Les missions des organismes, que ce soit la CNESST ou la CCQ, sont claires. Si des organisations avec tant de pouvoirs n’arrivent pas à remplir leur rôle prévu par la loi, que ce soit par incompétence ou insuffisance d’effectifs, il faut agir et ça presse.
La reconnaissance des qualifications professionnelles, toutes droites sorties d’une boîte de Cracker Jack.
Le directeur du Local 717 des grutiers, Alain Doyle d’ajouter : « Nous dénonçons depuis très longtemps, et nous avons réitéré à quel point le régime est prêt à reconnaître les qualifications des travailleurs sortis d’une boîte de Cracker Jack.»
Les rapports des coroners qui dénoncent d’importantes lacunes en matière de formation professionnelle s’accumulent depuis longtemps. D’ailleurs, dans un cas similaire, soit celui du décès tragique de Mathieu Adam, écrasé sous le poids d’un mur de coffrage à Brossard, le coroner soulevait d’importantes lacunes en matière de qualifications et de formation.
Même le vérificateur général du Québec en 2018 avait fustigé la Commission de la Construction du Québec sur sa manière broche à foin de reconnaître les qualifications des travailleurs et travailleuses. Pour ajouter l’insulte à l’injure, les critères de qualification n’ont non seulement pas été revus, ils ont même été assouplis par le gouvernement. Comme si la machine réclamait plus de morts.
Une enquête publique à laquelle nos syndicats doivent participer activement.
Nous avons formellement demandé au coroner en chef de déclencher une enquête publique afin de déterminer l’ensemble des causes du décès du regretté M. Fundaro.
Nous tenons impérativement à parler de l’arbre des causes qui ont pu mener à cette fin tragique, à faire témoigner nos spécialistes, et à faire la démonstration que les lacunes en santé et sécurité sur les chantiers sont systémiques.
Il n’y a pas si longtemps encore, l’imposant travail du coroner Denis Boudrias en ce qui concerne la plongée sous-marine avait porté fruit. Suite aux enquêtes publiques du coroner, le gouvernement avait mandaté la CNESST de revoir le Règlement sur la Santé et la Sécurité au Travail (RSST) et celle-ci avait ajouté un chapitre complet sur la plongée sous-marine. Un groupe de travail avec tous les acteurs de la plongée s’était même mobilisé pour mettre fin au problème.
Le directeur de l’AMI, syndicat des titres occupationnels et manoeuvres, Jocelyn John, rappelle les faits : «On se souvient très bien du travail du coroner dans le cas de la plongée, le gouvernement avait ensuite donné le mandat à la CNESST de s’assurer que tout soit mis en œuvre pour qu’il n’y ait plus de victimes d’accidents de plongée. Le résultat est parlant : zéro décès.»
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Pour de plus amples renseignements
Marc-André Blanchette, Responsable des communications
Association des Manoeuvres Inter-provinciaux (AMI)
mablanchette@ami-ftqc.com – 514-850-9666